Qualité de l’eau : ces 14 plages normandes très prisées sont classées “à éviter” cette année

Alors que les beaux jours reviennent et que les premiers vacanciers préparent leurs week-ends à la mer, une nouvelle carte des eaux de baignade vient jeter un froid sur certaines communes littorales de Normandie.

Selon le classement 2025 du site indépendant La Belle Plage, 14 plages de la région sont désormais étiquetées “à éviter”, dont une large majorité dans le Calvados. Une publication qui fait grincer des dents chez les élus… et soulève des questions chez les baigneurs.

Liste complète des 14 plages normandes classées « A éviter »

PlageCommuneNote ERBCatégorie ERB
POURVILLEHautot-sur-Mer69.01A éviter
ST-AUBIN-PLAGESaint-Aubin-sur-Mer68.57A éviter
RUE BELLINLion-sur-Mer63.89A éviter
PLACE DU SIX JUINLangrune-sur-Mer66.67A éviter
BOULEVARD FAVREAUSaint-Aubin-sur-Mer67.61A éviter
CAP ROMAINBernières-sur-Mer63.38A éviter
BERNIERES-OUESTBernières-sur-Mer61.97A éviter
PLACE MOSNIERAsnelles60.56A éviter
LA FONTAINE ST COMESaint-Côme-de-Fresné62.5A éviter
PLACE DU SIX JUINArromanches-les-Bains65.63A éviter
LA BRECHETracy-sur-Mer41.3A éviter
RUE RICHARDGrandcamp-Maisy69.12A éviter
FACE AU CD 306Saint-Germain-sur-Ay62.5A éviter
FACE AU CD 241Saint-Jean-le-Thomas66.67A éviter

Un classement indépendant qui interpelle

Le site labelleplage.fr, animé par l’association bretonne Eaux et Rivières de Bretagne, publie chaque année une carte de la qualité des eaux de baignade en France. En 2025, sur les 1858 sites analysés, 83 plages ont été classées “à éviter”, dont 10 rien que dans le Calvados.

Contrairement au classement officiel de l’Agence Régionale de Santé (ARS), ce palmarès alternatif repose sur une lecture sur quatre ans des données publiques issues de l’ARS, avec une méthodologie propre. Résultat : des disparités d’évaluation qui créent parfois un malaise sur le terrain.

Des maires surpris… et critiques

Du côté des communes concernées, l’incompréhension domine. À Asnelles, classée pour la deuxième année consécutive dans la catégorie la plus basse, le maire Alain Scribe tombe des nues :

« Sur 71 prélèvements entre 2021 et 2024, un seul était non conforme. Il faut qu’ils nous expliquent leur méthode. »

Même étonnement à Saint-Aubin-sur-Mer, en Seine-Maritime. L’adjoint au maire reconnaît un débordement ponctuel de station d’épuration à l’été 2024, dû à des orages violents. Mais de là à classer la plage “à éviter” toute l’année suivante ?

« Une réunion municipale est prévue, on ne comprend pas. »

Une qualité de l’eau en déclin ?

D’après les chiffres 2025 de La Belle Plage, la qualité globale des plages françaises se serait légèrement détériorée par rapport à 2024.

  • En 2024, 77,9 % des plages étaient classées « Recommandé » ou « Peu risqué »
  • En 2025, elles ne sont plus que 75,8 %
    Un recul qui s’explique, selon les experts, par un été 2024 particulièrement pluvieux : les fortes pluies auraient surchargé les systèmes d’assainissement et lessivé les sols agricoles, entraînant des pollutions bactériologiques vers la mer.

Que faire de ce classement ?

Pour les touristes comme pour les habitants, la question est simple : peut-on se fier à ces résultats ?

  • Le classement officiel de l’ARS reste la référence réglementaire. Il déclenche des interdictions de baignade si nécessaire.
  • La Belle Plage propose une lecture complémentaire, plus exigeante, à visée préventive. Selon Christophe Le Visage, de l’association Eaux et Rivières de Bretagne :

« Notre indice vise la sécurité des baigneurs. Celui de l’ARS rassure les maires. »

Autrement dit : même si une plage reste ouverte, cela ne garantit pas une qualité d’eau constante sur toute la saison.

Une carte interactive pour choisir en connaissance de cause

Le site labelleplage.fr permet de consulter gratuitement la carte interactive, commune par commune. Vous pouvez y rechercher votre plage favorite, comparer les années, et décider en toute transparence.

Alors que la saison estivale approche, les débats sur la qualité de l’eau s’invitent déjà sur le sable. Pour les vacanciers, l’enjeu est simple : pouvoir se baigner sans inquiétude. Pour les communes, c’est plus sensible : un mauvais classement peut peser lourd sur l’image touristique, même s’il repose sur des données complexes et parfois contestées.

Transparence, pédagogie et entretien des infrastructures restent les clés pour que chacun, élu ou vacancier, puisse regarder la mer… sans arrière-pensée.

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